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ARBRES FRUITIERS SAUVAGES,
UN PATRIMOINE A
SAUVEGARDER
 
  • POURQUOI DEVIENNENT-ILS RARES ?
  • POURQUOI LES SAUVER ?
  • COMMENT LES SAUVER ?
  • STRATIFICATION : MODE D' EMPLOI
  • POUR ALLER PLUS VITE : LA PLANTATION
  • A LIRE
  •  

     
      Néflier, cormier, alisier blanc, épine-vinette, pommier sauvage, poirier sauvage, prunellier à gros fruit, alisier torminal, prunier myrobolan, cornouiller mâle... Ces arbres fruitiers sauvages, autrefois courants dans les vergers, les haies ou les bois, sont rares aujourd'hui. Souvent ils ne survivent que dans quelques jardins, au tournant d'un chemin creux encore épargné ou en lisière d'un bois retiré. Ils sont à la merci d'une tronçonneuse ou d'un bulldozer.  

     POURQUOI DEVIENNENT-ILS RARES ?  

    Les hommes, qui depuis des millénaires consommaient leurs fruits et les plantaient dans leur environnement immédiat, les ont aujourd'hui oubliés. Leur goût est passé de mode, récolte et préparation demandent trop de temps ou d'effort. Ils ne sont plus adaptés à notre mode de vie.   Le remembrement et les pratiques agricoles modernes, l'arasement des haies, les vergers de haute productivité réduits à quelques fruits les plus courants, ne leur ont laissé que peu d'espaces où survivre. La sylviculture orientée vers les rendements ne tient guère compte de la plupart de ces espèces.   L'urbanisation, avec le développement des lotissements, des zones industrielles, des voies de communication, détruit les paysages traditionnels qui les abritaient et les remplace par des espaces verts artificiels.  

     POURQUOI LES SAUVER ?  

    Pourtant, ils méritent notre intérêt. Les fruitiers sauvages participent à l'équilibre écologique, car ils nourrissent de nombreux animaux avec leurs fruits et leur feuillage. Les fruits des espèces comestibles sont riches en oligo-éléments, en vitamines diverses dont la vitamine C.

    Ils ont des goûts originaux, qui surprennent parfois mais qui changent des pommes goldens et autres bananes mûries artificiellement. De nombreuses recettes traditionnelles existent pour accommoder ces fruits.   Leur bois est souvent très recherché par les ébénistes. Ils ont d’ailleurs de plus en plus de mal à en trouver. Pommiers, poiriers, pruniers sauvages, sont de bons pollinisateurs des variétés cultivées, et ils ont leur place en bordure du verger. Enfin, ils constituent un réservoir génétique irremplaçable : sélection de variétés fruitières plus gustatives, plus originales ou plus résistantes aux maladies, sélection de porte-greffes.  

    COMMENT LES SAUVER ?

     Si vous avez la chance d'en posséder, il ne faut pas les arracher ou les couper. Lorsque les arbres adultes sont exploitables pour leur bois d'ébénisterie, il est indispensable de prévoir leur renouvellement par semis naturel ou plantation.   Vous pouvez les multiplier en les semant, en les greffant, en les plantant dans votre jardin, votre verger, votre haie ou ailleurs. Si vous désirez avoir un jardin accueillant à la vie sauvage, ils nourriront à la mauvaise saison de nombreux oiseaux, mais aussi de petits mammifères, insectes, etc. Si vous possédez ou voulez établir un verger, leur présence y est précieuse, car leurs fruits se récoltent souvent plus tard que ceux des espèces cultivées.   Les haies, les bois, les couverts à gibier sont des endroits idéaux pour leur plantation. Enfin, si par votre action ou vos fonctions vous intervenez dans la gestion d'espaces verts publics ou privés, n'hésitez pas à les préconiser de préférence aux espèces cultivées banales que l'on voit partout.   Il existe de nombreux arbres fruitiers sauvages. Certains sont communs comme l'églantier, l'aubépine, le prunellier, le noisetier, d'autres deviennent plus rares comme le châtaignier, le noyer, l'argousier, l'arbousier, d'autres enfin ne sont pas comestibles comme le cerisier Sainte-Lucie, les viornes. Ne les oubliez par pour autant et faites-leur une place si vous le pouvez.
    Pommier sauvage (Malus sylvestris) : Arbre de 6 à 8 m de haut, floraison blanc rosé, fruits de 20 à 25 mm, acerbes, pouvant faire de la gelée ou du cidre en mélange avec des variétés à jus. Est à l'origine, avec des espèces asiatiques, de nos pommiers cultivés. Bois recherché en ébénisterie. Peut servir de porte-greffe. Semer au printemps après 3 à 5 mois de stratification.   Poirier sauvage (Pyrus pyraster) : Arbre de 10 à 15 m de hauteur, épineux, floraison blanche, fruits petits, assez âpres, pouvant faire du poiré, de l'eau de vie. Est à l'origine, avec des espèces asiatiques, de nos poiriers cultivés. Bois recherché en ébénisterie. Peut servir de porte-greffe. Semer au printemps après stratification de 6 à 18 mois.   Néflier des bois (Mespilus germanica) : Arbuste de 3 à 6 m de haut, floraison blanche, les fruits se consomment blets après les premières gelées, en confiture, en liqueur. Peut servir de porte-greffe aux variétés cultivées à gros fruits, devenues aussi rares que l'espèce sauvage. Semer au printemps après stratification de 6 à 18 mois.   Prunellier à gros fruit (Prunus fruticans) : C'est un prunellier non épineux, à gros fruit nettement moins âpre que les prunelles communes. Ils sont délicieux crus, en confiture, jus, sirop, eau de vie, vin. Meilleur porte-greffe que le prunellier commun pour les variétés cultivées de prunes. Semer au printemps après 6 mois de stratification.   Alisier torminal (Sorbus torminalis) : Arbre de 10 à 20 m de haut, floraison blanchâtre, fruits de 10 à 15 mm en petits bouquets, se consommant crus lorsqu'ils sont blets après les premières gelées, ou en liqueur. Bois recherché en ébénisterie. Semer au printemps après 3 mois minimum de stratification. Epine-vinette (Berberis vulgaris) : Arbrisseau de 1 à 2 m de hauteur, épineux, floraison jaune, fruits oblongs de 10 à 12 mm, se consommant en confiture, en gelée, en liqueur. Semer au printemps après 4 à 6 mois de stratification.   Cormier (Sorbus domestica) : Arbre de 10 à 20 m de hauteur, floraison blanche, fruits de 20 à 25 mm, se consommant blets après les premières gelées, séchés comme les pruneaux, en confiture, en sirop. Bois recherché en ébénisterie. Semer au printemps après 3 mois minimum de stratification, en association avec d'autres espèces comme le poirier.   Alisier blanc (Sorbus aria) : Arbre de 5 à 10 m de haut, floraison blanche, fruits en bouquets, se consommant crus après les premières gelées mais ils sont fades, en confiture et gelée en association avec d'autres fruits. Bois recherché en ébénisterie. Semer au printemps après 3 mois de stratification.   Prunier myrobolan (Prunus cerasifera) : Arbuste de 4 à 6 m de haut, épineux, floraison blanche, fruits se consommant crus, en confiture, en jus, au sirop. Peut servir de porte-greffe aux variétés cultivées de prunier. Semer au printemps après 3 à 6 mois de stratification.   Cornouiller mâle (Cornus mas) : Arbuste de 2 à 6 m de hauteur, floraison jaune dès la fin de l'hiver,fruits ovales de 15 à 20 mm se consommant crus, mais ils sont très acides, en compote, en gelée, en confiture. Mellifère, recherché par les apiculteurs pour sa floraison précoce. Semer au printemps après 18 mois de stratification.   

    STRATIFICATION : MODE D'EMPLOI  

    Mélanger beaucoup de sable et un peu de terreau. Dans un pot en terre, mettez une couche de ce mélange, des noyaux ou pépins, une couche de mélange, etc., jusque en haut du pot en terminant par une couche de sable. Humidifiez bien le tout sans qu'il reste d’excès d'eau, puis enterrez le pot au nord à l'abri d'un mur.
    Vous pouvez aussi mélanger terreau humide et graines, mettre le tout dans un sac plastique bien fermé et glissé dans le bac à légume du réfrigérateur. Vérifiez régulièrement la germination et semer dès que le germe apparaît.   

    POUR ALLER PLUS VITE : LA PLANTATION

     Le plus simple est de prendre de jeunes plants dans la nature. Il convient de demander l’autorisation du propriétaire du terrain, et de respecter la réglementation. Les prélèvement de ce genre sont interdits en forêts domaniales par exemple.
    Renseignez-vous auprès des pépiniéristes de votre région s'ils vendent des fruitiers sauvages. Attention, exigez la garantie que les espèces correspondent bien aux noms latins que nous mentionnons. Des associations proposent des plants d’arbres et arbustes locaux, notamment en Lorraine et dans le Nord.   Si vous ne trouvez pas votre bonheur autour de chez vous, consultez les pépiniéristes spécialisés dans les plants forestiers. Les quantités minimales sont de 10 à 50 pieds, mais leur choix en espèces de nos régions est très vaste :
    Bauchery, Place de l'Eglise, 41220 Crouy / Cosson
    Clémendot, Cheu, 89600 Saint Florentin
    Naudet, Leuglay, 21290 Recey sur Ource
    Robin, 05500 Saint Laurent du Cros
    Les arbres se plantent de novembre à mars lorsqu'ils sont fournis avec les racines nues, toute l'année s'ils sont en godet. Prenez de préférence de jeunes plants, un ou deux ans maximum, dont la reprise sera plus facile et la croissance plus rapide qu'avec des plants plus âgés.   

    A LIRE  

    Un véritable guide des fruitiers sauvages pour connaître et reconnaître dans la nature les espèces comestibles et les autres : A LA DECOUVERTE DES FRUITIERS SAUVAGES par Eric VARLET, aux éditions Sang de la Terre, disponible en librairie, ou par correspondance chez l'auteur (64 rue Ramey, 75018 Paris).  

    Remerciement à l'association PONEMA auteur de ce texte.

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