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La classification des plantes se basant sur leurs fleurs, il est indispensable didentifier les espèces lorsquelles sont fleuries. De nombreuses plantes sont identifiables, avec lhabitude, à tous les âges. Mais au départ, il est nécessaire de recourir à un guide et donc aux fleurs pour être sûr du nom de la plante. Une récolte sérieuse seffectue en repérant et en identifiant à lavance les plantes recherchée, parfois dès la fin de lhiver.
Il convient d'être méthodique et de noter
pour chaque plante lendroit précis et la date approximative
de récolte. La mémoire humaine est faillible, notre
expérience nous l'a souvent prouvé : les erreurs
et les oublis sont fréquents si l'on ne se fie qu'à
elle.
De plus, une plante très abondante au point d'occuper
tout le terrain lors de sa floraison peut être beaucoup
plus discrète lorsqu'elle est mûre. Ainsi le bouton
d'or qui jaunit des prairies entières disparaît
sous les graminées. La recherche de ses graines est beaucoup
moins évidente que le tapis de ses fleurs ne le laissait
penser.
Il faut aussi surveiller régulièrement l'état
de mûrissement. Certaines espèces peuvent mûrir
très rapidement et simultanément leurs graines.
Si la récolte n'est pas effectuée durant les 8
ou 15 jours favorables, on ne trouve plus que des tiges nues
ou des gousses vides, comme avec la marguerite ou les vesces.
D'autres au contraire peuvent se récolter sur une période
assez longue, comme le claquet ou la bourse-à-pasteur.
Certains ont une période de floraison massive, puis se
rencontrent en petite quantité durant le reste de la saison,
comme le pissenlit.
La plupart des semences se récoltent facilement à la main. Les ombellifères sont une bénédiction pour le ramasseur. Elles exhibent leurs graines en haut de leurs ombelles desséchées. Le ramassage est très facile, il n'y a pas de tri à faire et si le temps est favorable, elles sont déjà bien sèches. Des espèces de familles botaniques différentes sont aussi dans ce cas : gaillets, colombaire, benoîte...
Il est souvent nécessaire de briser une capsule
(coquelicot) ou une gousse (vesces), de retourner le fruit ouvert
par le haut (coucou, millepertuis) au dessus d'un sac en papier.
Le tri à faire ensuite pour obtenir des semences propres
est minime.
Beaucoup d'espèces par contre doivent subir une décortication
ou un battage pour extraire les graines d'une enveloppe, un fruit,
etc. Souvent la graine est mûre mais l'enveloppe qui la
contient est encore souple. Il faut récolter le tout,
faire convenablement sécher, puis battre (bardane, achillée
millefeuille) ou décortiquer à la main (centaurées).
Un tri est bien souvent nécessaire pour éliminer
les nombreux débris qui se mêlent aux graines.
Certaines plantes posent des problèmes : graines mûrissant au fur et à mesure de la floraison étalée de la plante (bourrache), expulsées au loin ou se détachant très vite (géraniums). Dans ce cas, il faut soit placer sous chaque plante un carré de tissu ou de voile sur lequel tomberont les graines et les recueillir régulièrement, soit récolter la plante juste avant maturité totale, l'exposer au soleil dans un récipient pour ainsi recueillir les graines qui mûriront et tomberont à l'intérieur.
De nombreux arbres et arbustes, mais aussi des plantes
herbacées comme les morelles, ont des fruits ou des baies
charnus.
Ces espèces peuvent être identifiées à
ce stade. Les fruits et baies sont facilement repérables,
ils restent souvent disponibles plusieurs semaines à plusieurs
mois. Les fruits de l'églantier peuvent être ramassés
de septembre à mars, même sil en reste très
peu.
Si vous récoltez des graines pour votre usage personnel, vous pouvez répandre ces fruits dès leur cueillette. Ils pourriront sur place, avec le risque dêtre mangés par les oiseaux et autres petits animaux.
Les fruits à la chair farineuse peuvent être
mis à sécher entiers. Le plus souvent, il vous
faudra en retirer la pulpe. Lorsque c'est un fruit comestible,
mangez-le cru même si le goût est parfois insipide
(cenelle), âpre (prunelle) ou acide (cornouille). Certains
sont très sucrés naturellement (mûre).
C'est l'occasion idéale aussi d'en faire des confitures,
sirops ou compotes. Mais recueillez les graines avant toute cuisson
! Réduisez en purée, extrayez le jus et lavez la
pulpe pour recueillir pépins et noyaux.
Vous pouvez aussi vous contenter d'écraser les fruits,
de mettre cette pulpe dans un récipient rempli au deux
tiers d'eau, de le fermer hermétiquement et de laisser
fermenter au chaud quelques jours. La pulpe a tendance à
remonter et les graines à tomber au fond.
Si vous traitez fruits ou baies toxiques, faites attention aux
risques dintoxication, en surveillant les enfants trop
gourmands, en détruisant la pulpe, en lavant les ustensiles
utilisés.
L'idéal est de récolter les graines bien mûres et sèches dans la nature en évitant les jours de pluie et la rosée matinale. Ce n'est pas toujours possible lorsque la météo est trop longtemps défavorable ou si la plante doit être récoltée avant dêtre totalement mûre.
Létat des semences importe peu si on effectue
le semis dès la récolte. Sinon, il est préférable
de les faire sécher dans un lieu abrité et aéré,
en fine couche sur du papier. Si elles sont humides, il faut
les remuer souvent. Les plantes récoltées avant
complète maturité des graines, qui interviendra
lors du séchage, doivent être suspendues au dessus
d'une feuille de papier ou d'un récipient pour recueillir
les
graines qui pourront tomber.
Les fruits et baies charnus peuvent être mis à
sécher entiers. La chair protège la semence de
la déshydratation. Mais lors du semis ou de la stratification,
il faut ramollir cette chair et l'éliminer.
Lorsque la chair est trop humide ou trop épaisse (mûre,
sureau, pomme) il faut extraire les graines et les faire sécher.
Les graines mélangées à des déchets importants peuvent être nettoyée par tamisage. A l'aide d'un courant d'air, ou d'un sèche-cheveux, vous pouvez faire s'envoler la balle et les déchets légers et ne conserver que les graines plus lourdes.
Les graines bien sèches se conservent dans du papier ou du carton (éviter plastique, verre et métal) dans une atmosphère sèche et fraîche, à l'abri des vapeurs de produits chimiques qui peuvent influer sur le taux de germination (éviter par exemple les meubles en aggloméré dont les colles sont nocives).
LES DIFFERENTES SORTES DE GRAINES
La nature, dans sa richesse, a multiplié à l'infini les graines. La taille varie beaucoup : de la graine de digitale, plus petite qu'une tête d'épingle, à la noix, la différence est immense. Elles ont pourtant la même mission : assurer lavenir de l'espèce en donnant naissance à une nouvelle plante. Le mode de dispersion des graines influe aussi sur leur apparence.
Les paresseuses, comme la bourrache, tombent simplement au pied de la plante.
Les aventurières se laissent emporter par le vent. Elles sont souvent munies d'aigrettes qui les portent dans l'air tel un parachute comme le pissenlit, ou d'appendices les faisant tournoyer comme les érables.
Les resquilleuses s'accrochent au pelage ou au plumage
des animaux et aux vêtements, comme la bardane. Elles sont
munies de crochets leur permettant de s'arrimer solidement.
Les blindées, cachées au sein d'un fruit, passent
par le tube digestif d'un animal, comme le noyau de merise. Sa
coque épaisse résiste aux sucs gastriques, mais
il ne peut germer que si son enveloppe extérieure a été
amollie ou amoindrie.
Les inventives enfin ne comptent que sur elles-mêmes ou
utilisent un mode de dissémination personnel. Le géranium
herbe-à-robert catapulte ses graines aux alentours en
se desséchant. La noix ou la noisette, très nutritives,
sont disséminées par certains animaux qui les mettent
en réserve puis les oublient.
Remerciement à l'association PONEMA auteur de ce texte.